Cet additif présent dans les baguettes augmenterait le risque d’obésité et de diabète

Selon une nouvelle étude israélo-américaine, un conservateur largement utilisé dans les produits de boulangerie, dont les baguettes, peut entraîner une résistance à l’insuline.

Des chercheurs de l’université d’Harvard, en collaboration avec des scientifiques de l’hôpital Brigham and Women’s de Boston et du centre médical Sheba en Israël, ont découvert qu’un additif alimentaire largement utilisé dans les produits de boulangerie (pains et gâteaux) mais aussi dans les aliments pour animaux et les arômes artificiels, augmente les niveaux de plusieurs hormones associées au risque d’obésité et de diabète. L’étude a été publiée le 24 avril dernier dans Science Translational Medicine.

Un conservateur « perturbateur métabolique »

Pour dresser ce constat, les scientifiques ont réalisé, au préalable, une étude chez la souris. Ils ont remarqué que le propionate, un conservateur, peut déclencher « une cascade d’événements métaboliques conduisant à une résistance à l’insuline et à une hyperinsulinémie, une affection caractérisée par des niveaux excessifs d’insuline ». De plus, une exposition chronique au propionate entraînait une prise de poids et une résistance à l’insuline. « Les résultats indiquent que le propionate peut agir comme un « perturbateur métabolique » pouvant potentiellement augmenter le risque de diabète et d’obésité chez l’homme.

Diabète et obésité en hausse

« Comprendre comment les ingrédients des aliments affectent le métabolisme du corps aux niveaux moléculaire et cellulaire pourrait nous aider à développer des mesures simples mais efficaces pour lutter contre la double épidémie d’obésité et de diabète », expliquent les scientifiques. Et si le propionate est reconnu aux Etats-Unis comme sûr par la US Food and Drug Administration, pour les chercheurs, leurs nouvelles observations montrent que d’autres études sont nécessaires.

« L’augmentation spectaculaire de l’incidence de l’obésité et du diabète au cours des 50 dernières années suggère l’implication de facteurs environnementaux et alimentaires. Un des facteurs qui mérite l’attention est la composition des aliments courants. Nous sommes quotidiennement exposés à des centaines de produits chimiques, et la plupart n’ont pas été testés en détail pour en déterminer les effets métaboliques potentiels à long terme « , a déclaré le professeur Amir Tirosh.

Du pain frais (et bio) sinon rien !

En Europe, le propionate, qui est autorisé en France, est présent dans les conservateurs E280, E281, E282 et E283. Comme l’explique à LCI Gérard Brochoire, conseiller technique à la confédération nationale de la boulangerie française, « plus les temps de conservation sont longs, plus il y a de chances que ces additifs soient utilisés ». Car il s’agit d’un anti-moisissure. De ce fait, « cela ne concerne pas le pain frais, selon le spécialiste.

Boulangeries

Toutefois, pour d’autres substances, c’est une autre histoire. L’enquête 60 millions de consommateurs, parue en janvier dernier, sur les pesticides, perturbateurs endocriniens et additifs présents dans les différents types de pains des supermarchés et boulangeries incriminait également des produits vendus chez des artisans. Une solution donc : opter pour la baguette tradition, seul pain sans aucun additif ou encore pour des produits issus de l’agriculture biologique. D’ailleurs, pour les friands de pains longue conservation, la revue indiquait que les marchandises bio vendues dans différentes enseignes ne contenaient pas de substances controversées.


Source(s):
Université de Harvard
LCI
UFC Que Choisir
60 millions de consommateurs

Source: Bio a la Une

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