Cela fait un an jour pour jour ce vendredi que les petits commerçants ne peuvent plus imposer à leurs clients un supplément lors d’un paiement électronique. La mesure visait à encourager ce mode de paiement pour de petits montants. L’objectif ne semble toutefois pas atteint partout.
Si régler par carte est devenu monnaie courante chez le boulanger ou dans les parkings, l’engouement est moindre chez les marchands de journaux et dans les sandwicheries, selon l’entreprise CCV, fournisseur de terminaux de paiement.
De manière générale, la carte de banque remplace de plus en plus les espèces pour les petits montants. En un an, les paiements électroniques pour des sommes allant jusqu’à 10 euros ont ainsi doublé, pointe CCV. Son concurrent Worldline a enregistré durant la première moitié de l’année une hausse de 18% pour les montants jusqu’à cinq euros et de 13% pour les achats n’excédant pas 10 euros. Dans les petits commerces, le règlement par carte a même augmenté de 30%.
Coûts trop élevés
Cet enthousiasme est cependant beaucoup plus modéré dans d’autres secteurs, comme les sandwicheries ou les librairies. Les gérants de ces magasins «sont bien plus difficiles à convaincre d’investir dans des terminaux de paiement car les coûts engendrés sont encore trop élevés au vu de leurs marges restreintes», souligne le Syndicat neutre des indépendants (SNI).
Selon une étude du Bureau du plan citée par le SNI, proposer à sa clientèle un règlement par carte coûte en effet aux commerçants entre 93 et 160 euros par mois. Certains préfèrent alors autoriser le paiement électronique à partir d’un montant défini ou placent le terminal hors de vue des clients afin d’économiser les frais de transaction.
Pour éviter les files
Mais comment expliquer le succès du paiement par carte auprès des boulangeries et le désamour des sandwicheries pour ce même système? CCV déclare avoir conclu un accord avec la fédération flamande des boulangers, qui ne paient pas de frais de transaction en dessous de cinq euros. Dans les parkings, il est parfois possible de payer par carte à l’entrée pour éviter les files devant les machines.
Le SNI plaide pour une réduction des coûts du paiement électronique pour les commerçants. Il faudrait non seulement stimuler fiscalement l’achat d’un terminal, mais aussi baisser les frais de transaction et d’abonnements, estime le syndicat. «C’est la seule manière de faire monter les commerçants dans le train du numérique.»
Source: Sudinfo
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