Barbara, obligée de fabriquer son pain avec de l’eau en bouteille

Boulangère à Leers-Nord, Barbara Lamon commence à broyer du noir. Depuis le début de la semaine, elle s’est rendue trois fois dans un hypermarché en France, pour y acheter des bouteilles d’eaux. La faute à la qualité de l’eau courante dans l’entité d’Estaimpuis.

C’est son troisième aller-retour en trois jours dans un hypermarché français. De l’autre côté de la frontière, Barbara n’a besoin que d’un seul article, mais en très grande quantité ! « Aujourd’hui (mercredi), j’ai acheté quinze packs d’eau. Hier, la même quantité », témoigne l’intéressée. En deux jours, elle a donc eu besoin de 270 litres d’eau. Pourquoi autant ?

L’Estaimpuisienne est boulangère. Avec son mari, elle tient La Boul’de Pat’ depuis quinze ans. Installé sur la place de Leers-Nord, son commerce souffre d’un mal récurrent. On ne vous parlera pas ici d’un manque de clients ou de visibilité. Non, sa boulangerie paie le prix de la qualité de l’eau courante dans son village, comme tant d’autres riverains. « Des problèmes avec l’eau, nous en avons depuis des mois, mais ils se sont sévèrement intensifiés ces derniers temps. Parfois, l’eau est tellement colorée que ma fille ne veut même plus prendre de bain. » Et on ne vous évoque pour l’instant que le côté vie privée. Son activité professionnelle subit aussi la qualité douteuse de l’eau à Leers-Nord. « Jamais je n’aurai l’idée d’utiliser cette eau pour fabriquer mon pain. Je ne veux pas faire subir ça à mes clients, ni à moi-même d’ailleurs . Il n’y a qu’à voir la couleur de l’eau qui coule du robinet », poursuit l’intéressée. « Donc j’utilise l’eau potable des bouteilles que j’achète en France. Mais je ne veux pas non plus augmenter les prix de mes articles, par souci d’honnêteté et pour ne pas que mes clients pâtissent de cette situation. »

Les soucis fréquents avec l’eau, c’est une perte de temps et d’argent pour cette boulangerie de village. Au ras-le-bol manifeste des habitants de l’entité (exprimé par une pétition signée par 170 personnes) s’ajoute une forme d’impuissance. « C’est une honte mais on ne sait rien y faire. À chaque fois que nous alertons la Société Wallonne des Eaux (SWDE), on nous répond que nous sommes en fin de réseau. »

De quoi commencer à désespérer, d’autant plus que les irrégularités semblent s’intensifier ces dernières semaines. « Parfois, l’eau du robinet est transparente avant de brunir. Parfois, c’est la situation inverse. »

Quelles solutions pour la boulangerie de Barbara ?

Ses achats répétitifs en hypermarché sont trop contraignants pour durer. Seul le SWDE peut intervenir…

Source: La Meuse, Le 13/06/2019

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